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Tout savoir sur l’aquaponie

Non, l’aquaponie n’a rien à voir avec un quelconque élevage de poneys en bord de mer ! Technique de culture ancestrale utilisée jadis par de nombreuses civilisations, l’aquaponie revient en force aujourd’hui, sous fond de regain d’intérêt pour la permaculture, à laquelle elle se rattache naturellement.

Aquaponie, c’est étymologiquement la contraction d’aquaculture (l’élevage d’animaux aquatiques) et d’hydroponie (un mode de culture de plantes pratiqué sur l’eau et sans terre). A la différence d’autres techniques de culture, l’aquaponie présente la particularité d’être bien plus qu’une simple méthode de production de plantes et de légumes ; l’aquaponie peut en effet permettre d’assurer l’autonomie alimentaire d’un foyer voire d’une collectivité selon l’échelle à laquelle elle est pratiquée.

L’aquaponie en bref

Il y a plusieurs siècles de cela, en Amérique centrale, les Aztèques utilisaient cette méthode pour cultiver leurs végétaux, principalement des haricots et du maïs, les deux aliments de base de leur alimentation. Ils associaient pour cela les poissons aux végétaux, qu’ils cultivaient sur des îlots flottants. Les racines des plantes étaient immergées dans l’eau, absorbant ainsi les matières organiques fertilisantes provenant des déjections des poissons. Il s’agit là de l’essence même de l’aquaponie.

En Asie aussi, le riz était autrefois cultivé en association avec un élevage de poissons ou de crevettes au sein des rizières, dans lesquelles était créé pour cela un vaste réseau de canaux.

L’aquaponie telle qu’elle est pratiquée à notre époque n’est en définitive qu’un condensé amélioré de ces techniques. C’est aux États-Unis dans les années 1970, en pleine crise énergétique, que l’aquaponie moderne a véritablement vu le jour. Elle n’a cessé depuis de prendre de l’ampleur jusqu’à devenir aujourd’hui une méthode parfaitement adaptée à nos modes de vie et nos besoins.

Aquaponie : une méthode de culture 100% naturelle

D’un côté, un bassin ou un bac dans lequel vivent des poissons. Ces derniers rejettent dans l’eau du bassin des matières organiques particulièrement riches en azote, potassium, phosphore ou encore en calcium. Or, ces matières sont essentielles à la croissance des végétaux ; les déjections des poissons se révèlent ainsi fertilisantes.

D’un autre côté, un bassin contenant quant à lui des végétaux cultivés sur un substrat chargé en ammoniaque, laquelle se retrouve transformée en azote nitrique puis en nitrates. Des nitrates que les végétaux absorbent avec leur système racinaire, purifiant ainsi l’eau avant que celle-ci ne retourne dans le bassin à poissons.

Entre les deux, un système visant à pomper et transporter l’eau du bassin des poissons vers celui des plantes.

L’aquaponie repose donc sur un éco-système artificiel et un cercle vertueux où chaque élément occupe une place centrale et est en interaction avec les autres. C’est le principe même de la permaculture.

L’eau, élément de base du procédé, circule en circuit fermé et sert, dans un premier temps, d’élément vital aux poissons, avant de servir de fertilisant aux plantes puis d’être épurée pour regagner son point de départ.  Ou, en d’autres mots, « rien ne se perd, (…), tout se transforme », comme disait Lavoisier.

De nombreux avantages

  • une culture nécessitant moins d’eau qu’un mode de culture classique,
  • des végétaux qui se développent 2 à 3 fois plus vite car recevant en permanence des nutriments et de l’oxygène par les racines,
  • une qualité gustative et nutritionnelle optimale,
  • un mode de jardinage à moindre efforts en raison de l’aménagement des bacs en hauteur,
  • pas d’inconvénients liés à la présence d’animaux nuisibles dans le sol.

Se lancer en 3 étapes

Pour s’initier chez soi à l’aquaponie, la méthode à lits de substrats inertes est parfaitement appropriée.

    1. Commencer par installer les deux bacs ou bassins : le bassin à poissons et le bac de culture contenant un substrat neutre comme des billes d’argile ou du gravier par exemple.
    2. Brancher la pompe et vérifier l’installation. L’eau du bac à poissons doit pouvoir être renouvelée entre 1 et 2 fois par heure.
    3. Enfin, paramétrer l’eau en veillant à lui apporter de l’ammoniaque jusqu’à l’apparition de nitrites, puis de nitrates. Lorsque ces derniers sont présents en quantité suffisante (de l’ordre de 5 à 10 ppm) et que les nitrites ont quant à eux disparu, le moment est venu d’installer poissons et plantes dans leur nouvel environnement aquaponique !

Quels poissons et quelles plantes ?

Les poissons rouges, plus robustes et donc plus adaptés dans les débuts, lorsque l’on est encore en phase de tâtonnement, sont parfaits pour commencer.

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