Les passionnés de jardinage le savent : associer les cultures dans un jardin potager permet de maintenir un écosystème favorable à la pousse des légumes. La remarque est aussi valable à l’échelle plus large du jardin : les plantes à fleurs par exemple, permettent de maintenir un équilibre dans la population des insectes ravageurs et auxiliaires (régulent les populations de nuisibles) du jardin. La richesse de la flore réunionnaise est justement propice à l’association de végétaux aux besoins nutritifs variés, vous auriez tort de vous en priver ! Voici un tour d’horizon des bonnes pratiques en matière d’association de cultures.
Bien associer les cultures au potager
De bonnes associations entre les plantes reposent sur le principe suivant : chaque espèce prélève dans le sol des éléments nutritifs différents, à des profondeurs de sol diverses, et restitue éventuellement des éléments fertilisants qui vont profiter à d’autres plantes.
Pour associer les cultures de manière bénéfique, distinguez 4 grandes catégories de légumes : 1) Les légumes « feuilles » que sont la mâche, le chou, l’épinard, les laitues et les brèdes (feuilles ou jeunes pousses comestibles). 2) Les légumes « racines » comme la carotte, la betterave, le navet, le radis et le panais. 3) Les « légumineuses » (plantes à gousse et légumes grains) comme les haricots, la fève, les pois, les arachides et les zambrovates, connues à la Réunion pour accompagner le cari. Ces plantes sont intéressantes, car elles libèrent de l’azote au sol, bénéfique pour les autres espèces. 4) Les « légumes-fruits », comme le melon, la citrouille, les courgettes, les pastèques, les courgettes et les chouchoux. Ces plantes se plaisent sur des sols riches et profonds. Cultivez-les sur un ancien tas de compost par exemple.
Quelles sont les associations heureuses ? Associez les légumes « feuilles » avec la famille des solanacées : pomme de terre, poivron et aubergine. Rassemblez vos légumes « racines » avec des plantes à bulbes : ail, oignon, échalote, asperge, poireau. Un grand classique consiste à faire pousser sur une même parcelle haricots, maïs et courges. Les racines des haricots produisent de l’azote, le feuillage des courges ralentit les mauvaises herbes, maintient la fraîcheur dans le sol et limite les besoins en arrosages. En revanche, évitez d’associer les plantes à bulbes avec les solanacées et les « légumineuses ». Donc, pas d’association oignon-piment, poivron-fève, poireau-haricots, ail-pommes de terre, ou encore échalotes- pois.
4 bonnes pratiques à suivre pour bien associer les cultures :
- N’hésitez pas à alterner les familles de plantes: cela limite la reproduction des ravageurs.
- Mélangez les cultures longues et courtes (exemple : association carotte-radis-choux).
- Pratiquez la rotation des cultures : ne jamais cultiver 2 années de suite la même espèce ou même famille de plante au même endroit du potager. Vous allez éviter au sol de s’appauvrir (certains légumes sont gourmands) et empêcher des parasites de prendre leurs « habitudes » à un même endroit.
- Intégrez à votre potager des plantes aromatiques.
Des plantes à fleurs utiles aux cultures
Pour favoriser la biodiversité dans votre jardin, pensez à associer aux plantes de votre potager des arbustes, des arbres et des plantes sauvages. Fleurissez votre potager avec des plantes à fleurs. Pourquoi ? Elles vont attirer les pollinisateurs pour former les fruits et abriter/nourrir des insectes dits « auxiliaires » qui vont éloigner les parasites de votre potager, en plus de lui donner des couleurs !
Quelques idées d’association : l’œillet d’Inde qui tue les vers parasites du sol. Ce sont vos aubergines et vos choux qui vont l’apprécier. Plantez-le ainsi entre vos légumes. Pensez au cosmos, idéalement planté à côté de vos choux : il attire à lui les prédateurs des ravageurs de culture (coccinelle et araignées). Un autre allié des choux : le bleuet, qui attirera des insectes pour les protéger. Avec vos salades, plantez des capucines : une plante qui attire naturellement les pucerons et qui fera diversion. Une fois vos capucines recouvertes de pucerons, arrachez les pieds et jetez-les en déchetterie (et pas au compost). Toujours pour le chou, mais aussi le piment : pensez à l’association avec le basilic et le persil : d’excellents répulsifs aux pucerons et mouches blanches. Le basilic est l’allié de choix de la tomate, mais cette dernière est compliquée à planter sur l’île. Le zinnia, une plante ornementale des jardins créoles et des parcs est aussi utile pour attirer les papillons, un pollinisateur de 1er ordre.
Enfin, installez dans votre jardin une bande florale : haie et bandes fleuries (plantes sauvages). L’intérêt est d’enrichir la faune du jardin. Les fleurs vont ainsi attirer les pollinisateurs, les insectes auxiliaires et les parasites, permettant une régulation de l’écosystème favorable à la protection de vos cultures.