Fermes et Jardins

Cultiver la sansevieria

Elle est élancée, porte souvent (et avec beaucoup d’élégance) une jolie robe striée ou marbrée de vert clair et vert foncé. Elle a un port de reine et est très facile à vivre. Elle, c’est la sansevieria, sansevière, ou encore plus communément « langue de belle-mère » ou « plante-serpent ».  

Si les mauvaises langues l’affublent de ces petits noms, ce n’est ni méchamment ni par jalousie. C’est simplement parce que la sansevieria est une plante atypique par son graphisme très esthétique. Ses longues feuilles rigides et pointues érigées vers le ciel sont en effet singulières et caractérisent cette cousine de l’agave. Esthétiques donc, et résistantes. Deux raisons suffisantes pour faire de la sansevieria une plante à adopter sans tarder, si ce n’est pas déjà fait.

Ses besoins

Sansevieria : ses besoins

Certes, elle appréciera une exposition ensoleillée et s’y plaira assurément, mais la sansevière saura aussi se satisfaire d’une exposition légèrement ombragée, et ne devrait logiquement pas vous tenir rigueur de lui ôter un peu de lumière. Tant qu’elle dispose d’une chaleur suffisante, votre plante sera épanouie, et pourra même vous honorer d’une magnifique et délicate floraison blanche ou jaune en épi, agréablement parfumée. En résumé, préservez-là du froid et votre sansevieria devrait être comblée. Et du plus bel effet dans votre salon, ou dans votre petit coin de nature puisque le climat réunionnais lui sied à merveille.

Concernant le sol dont elle a besoin, il doit être léger. Un terreau spécialement conçu pour les géraniums auquel vous ajouterez un peu de sable est à ce titre parfaitement indiqué. Une fois en place, elle peut rester dans son pot trois ou quatre années sans aucun problème. Lorsque vous verrez que les racines commencent à vouloir se faire la malle, vous pourrez alors envisager une opération rempotage pour un contenant un peu plus grand. Vous veillerez par ailleurs à bien recouvrir le rhizome et à déposer auparavant au fond du pot des billes d’argile, de la pouzzolane ou encore des graviers pour lui assurer un drainage optimal.

Et en ce qui concerne ses besoins en eau, la sansevieria est peu gourmande, à l’image de ses cousines succulentes. Un à deux arrosages par mois lui suffisent amplement. En cas de doute, fiez-vous à son feuillage, il saura vous indiquer si ses besoins sont satisfaits, ou pas. Si ses feuilles ont tendance à ramollir par exemple, elles vous signalent peut-être que vous avez été un peu trop généreux(se) sur l’arrosage. Attendez que la terre soit entièrement sèche avant de lui redonner à boire dans ce cas, et voyez si vous constatez un changement.

Utile en plus d’être belle

Saviez-vous que la sansevieria est une plante dépolluante ? Et quand on sait que l’air ambiant de nos maisons est parfois plus pollué que l’air extérieur, on ne peut que se réjouir de cette nouvelle ! Alors n’hésitez pas à vous faire plaisir pour embellir votre salon ou votre cuisine.

Et si vous la trouvez décidément vraiment belle et que vous avez envie d’en profiter encore plus, ou d’en faire profiter votre entourage, alors divisez votre langue de belle mère : c’est absolument sans douleur aucune ! Pour cela, commencez par dépoter votre plante. Séparez ensuite les rejets du rhizome ou, à défaut, tranchez directement, avant d’installer chacune des parties divisées dans un pot empli d’un substrat léger et drainant. Et alors que l’on pourrait penser que l’arrosage l’aidera à reprendre racine, et bien non, toujours pas ! C’est au contraire en limitant l’apport en eau que la reprise se fera, naturellement et en douceur.

Peut-être serez-vous pris, un jour, par l’envie soudaine de couper la pointe des feuilles de votre plante-serpent ? N’en faites rien, au risque de stopper sa croissance et de vous en mordre les doigts.

Sous toutes les formes

Si la Sansevieria trifasciata est la plus courante et la plus connue de la famille, la cylindrica mérite de l’être avec ses feuilles tubulaires originales et particulièrement graphiques. À noter par ailleurs que cette variété a fait l’objet d’études par la NASA, qui a mis en avant ses qualités dépolluantes. La Sansevieria cylindrica est ainsi réputée pour filtrer très efficacement les COV (composés organiques volatils) que l’on retrouve dans l’air intérieur par la peinture, les meubles ou encore les revêtements muraux et de sol.

Une autre espèce très graphique ? La Sansevieria zeylanica, dont les feuilles sombres striées peuvent atteindre jusqu’à 2 mètres de hauteur.

Il existe également des variétés naines, Sansevieria trifasciata Hahnii. Ses feuilles ne s’élèvent qu’à une vingtaine de centimètres mais c’est bien connu, ce qui est petit est toujours mignon. Alors forcément, on craque aussi !

sansevieria
sansevieria