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Les oiseaux marins de l’île de la Réunion

L’île de la Réunion est riche d’un nombre important d’espèces endémiques (qui n’existent que sur l’île) d’oiseaux, d’insectes ou de reptiles. Les oiseaux sont facilement observables ; avec les insectes, ce sont les animaux qui comptent le plus d’espèces endémiques (une vingtaine). Bien avant l’arrivée des hommes, des oiseaux marins se sont donc installés sur l’île pour en faire leur territoire de vie. La plupart jouissent des conditions maritimes : ils planent en mer, ou alors près des côtes et dans les ravines. Focus sur ces oiseaux marins que l’on peut scruter à différents endroits de l’île. 

Un symbole de l’île : Le paille-en-queue

Un drôle de nom pour cet oiseau qui sert de mascotte pour l’Archipel des Mascareignes. Il est notamment utilisé comme emblème de la ville de Saint-Denis. Le paille-en-queue est une espèce indigène protégée que l’on appelle également Phaéton à bec jaune. Son nom provient du fait qu’il est facilement reconnaissable à sa queue qui ressemble à une longue paille. Il s’agit en fait des plumes de sa queue qui sont très allongées (30 à 56 cm).

On peut apercevoir le paille-en-queue près de nos côtes, où il aime voler et nicher. Mâles et femelles arborent un plumage blanc et sont facilement reconnaissables en vol grâce à leur queue caractéristique. Le paille-en-queue est une espèce protégée sur l’île, même si, malheureusement, elle reste victime de l’urbanisation effrénée de l’île qui réduit son habitat. On distingue aussi le phaéton à sa manière de plonger dans l’eau à la verticale pour pêcher les poissons dont il se nourrit

paille en queueoiseaux marins pétrel noir de bourbon

Le Pétrel de Barau et le Pétrel noir de Bourbon : oiseaux marins protégés

Le Pétrel de Barau (Pterodroma baraui) dit aussi Taille vent, et le Pétrel noir de Bourbon (Pseudobulweria aterrima), appelé aussi Fouquet noir, sont 2 espèces endémiques protégées de l’île. Les 2 pétrels vivent en mer et se nourrissent de poissons en dehors des périodes de reproduction. On sait peu de choses sur le Pétrel noir, espèce en danger d’extinction.

On sait que le Pétrel de Barau ne se reproduit que sur l’île, autour du Massif du Piton des Neiges entre 2.300 et 2.750 mètres d’altitude, où des colonies ont été observées. D’une envergure moyenne (98 cm), le mâle et la femelle ont chacun un dos gris bleuté, le ventre blanc, un front blanc, et un bec noir et court. Signe distinctif : il rase l’eau en vol et remonte brusquement à la perpendiculaire des vagues.

Malheureusement pour eux, les jeunes pétrels qui s’élancent pour la 1ère fois sont aguichés par les lumières côtières et s’écrasent souvent au sol où ils deviennent la proie des chiens et autres chats errants. Pour limiter ce phénomène, certaines villes réduisent ou éteignent les lumières la nuit venue. Chaque année, les Jours de la Nuit permettent de réduire la luminosité artificielle afin d’aider à leur protection. 

Le Puffin du Pacifique – le Puffin tropical

Le Puffin du Pacifique est sans doute l’oiseau marin le plus observé en mer. Son plumage est entièrement noir, il possède un long bec et des pattes roses. Il niche essentiellement à Petite-Île, vers la pointe sud de l’île, sur les falaises proches de la côte et dans les remparts.

On observe les puffins et les pétrels à Petite-Île, d’octobre à mars, en fin de journée. Une heure à laquelle les 2 espèces regagnent la côte pour nourrir leurs petits restés au nid. À la tombée de la nuit, ils remontent dans les ravines de l’île. Un beau spectacle consiste à voir le Pétrel de Barau et le Puffin du Pacifique survoler en rase-motte les vagues, avant le soleil couchant.

Autres oiseaux marins

Parmi les autres oiseaux endémiques marins de la Réunion, citons le Noddi Brun, dit aussi Macoua ou Mouette. D’un plumage marron foncé, avec une tête de couleur gris-blanc, le Noddi Brun vit en mer et se nourrit de poissons. Il revient sur l’île près des côtes pour se reproduire entre décembre et janvier. Visible à Petite-Île et sur les côtes de Saint Philippe où il fait son nid. À savoir : Le rocher de Petite-Ile abrite la plus grande colonie de reproduction de Noddi Brun. Son cousin, le Noddi à bec grêle lui ressemble, excepté sa plus forte corpulence. Il est facile à repérer en pleine mer, puisqu’il se déplace en groupe à la recherche de bancs de poissons, un repère idéal pour les pêcheurs !

Le butor ou héron strié préfère à la mer les abords des étangs, les ravines et les bords de mer. Son apparence est variable selon les espèces. D’allure trapue avec une envergure modeste de 56 cm, le butor est très discret.

Signalons la Poule d’eau (Gallinula chloropus), oiseau aquatique de 35 cm en moyenne que l’on reconnaît facilement à son bec rouge à extrémité jaune. On peut l’apercevoir dans les 3 étangs littoraux de l’île : Saint-Paul, le Gol et Bois Rouge. Enfin, la Salangane, une espèce endémique des Mascareignes, est un petit oiseau marin qui niche dans les grottes et les tunnels de lave de l’île.

poule d'eau